Le vin suit le cours d’histoire à Bordeaux

Il est toujours étonnant de constater à quel point l’histoire du vin suit de près l’histoire du monde occidental entier. En fait, le vin a sans cesse effectué un périple vers l’ouest depuis son berceau en Asie Mineure, puis vers le Moyen-Orient, d’où il a emprunté les routes commerciales phéniciennes pour atteindre l’ensemble du monde méditerranéen.

 

Et bien que la viticulture fut introduite dans la péninsule italienne par les Grecs plusieurs centaines d’années auparavant, ce n’est qu’au 2e siècle avant J.-C. que les Romains ont importé de Carthage (Tunis dans l’actuelle Tunisie) les techniques modernes de vinification et de stockage, au moment où l’Empire romain d’Occident était en pleine expansion. Le vin est devenu si populaire dans toute l’Europe que des vignes ont été plantées partout où il était favorable de satisfaire la soif des gouverneurs romains locaux, de leurs troupes, de leurs sujets, et même des esclaves dont l’obéissance était assurée au moyen d’une gourde ou deux.

 

C’est ainsi que la région viticole la plus importante et la plus pérenne de la Gaule romaine est devenue cette zone située au nord et au nord-ouest de la ville portuaire de commerce
de Burdigala, aujourd’hui connue sous le nom de Bordeaux, située sur la Garonne qui se jette, avec la Dordogne, dans l’estuaire de la Gironde.

 

C’est cet accès direct à la mer qui a rendu les vins de la région si exportables et si connus, d’abord en Grande-Bretagne romaine, puis en Angleterre au 12e siècle, période où les Français et les Anglais ont été brièvement réunis par l’acquisition du territoire de l’Aquitaine par l’Angleterre, union qui s’est par la suite effondrée pendant la guerre de Cent Ans.

 

LE SUCCÈS CONSTANT DES VINS DE BORDEAUX

Malgré de nombreux revers (et quelques quasi-extinctions), les vignobles de Bordeaux assurent une production continue depuis 2000 ans. Mais c’est la variété des altitudes, des sols et des microclimats qui en résultent qui donne aux vins de Bordeaux leur immense attrait. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir.

 

Le climat général de la région est décrit comme océanique, étant en bordure de l’Atlantique, mais avec des températures élevées et basses bien distribuées dans l’ensemble du système de culture, ce qui produit de petites baies aux saveurs intenses. Le sol est généralement calcaire et riche en calcium, et la couche arable est graveleuse. De plus, presque tous les Bordeaux sont rouges, hormis de courtes excursions du côté des blancs et des rosés.

 

La majorité de ces rouges sont des assemblages de merlot et de cabernet sauvignon, l’un dominant l’autre, bien qu’il existe de nombreuses autres combinaisons qui comprennent du cabernet franc, du malbec et du petit verdot.

 

 

 

SOUS-RÉGIONS

Si vous étudiez la carte de la région, vous verrez à quel toute la région de Bordeaux peut être sous-divisée en plusieurs minirégions distinctes. Gardez à l’esprit que bien que la logique suggère que « ive gauche» et rive droite» se réfèrent aux deux côtés d’une même masse d’eau, elles se rapportent ici en fait à deux fleuves complètement différents, soit la Garonne et la Dordogne. La ville se trouve juste au nord de leur confluent, sur la Garonne.

 

Les vins de Bordeaux dits rive gauche sont des vins produits sur les rives de la Garonne au nord-ouest de la ville, généralement des cabernets sauvignons, tandis que les vins de Bordeaux dits rive droite sont ceux qui proviennent des vignobles bordant la Dordogne, qui produisent généralement du merlot. Les vins de Graves sont ceux produits en amont de la ville sur la Garonne. L’appellation Entre-deux-Mers désigne les vins qui proviennent de la région située entre les deux fleuves, avant qu’ils ne se rencontrent dans la Gironde.

 

Les vins du Médoc sont produits directement sur les rives de la Gironde et sont souvent considérés comme la crème de la crème de toute la région, même si, en réalité, il y a beaucoup trop de bons Bordeaux pour limiter sa consommation simplement en fonction de la réputation ou du millésime. Ils vont du bon au très bon à l’excellent et comprennent 57 appellations, dont certaines très célèbres comme Haut-Médoc, Margaux, Pauillac, St-Julien, St-Estèphe, ou encore Pauillac, pour n’en nommer que quelques-uns.

 

C’EST LE TERROIR QUI FAIT LE VIN

Le consommateur averti comprendra que l’offre de la région bordelaise est beaucoup trop vaste et complexe pour être décrite, sauf de manière générale, et que les experts se contrediront toujours.

Ainsi, si l’on considère que plus de 120 000 hectares sont consacrés à la production de vin de Bordeaux, et que plus de 6000 châteaux produisent plus de 700 millions de bouteilles par millésime, on comprendra que le vin que vous buvez a probablement été créé sur une très, très petite surface, peut-être même sur un seul vignoble. Il a son propre terroir très particulier.

 

Lorsque vous explorez la vaste gamme de vins de Bordeaux offerts, laissez-vous donc guider par vos papilles.