Fuego Blanco a été fondé en 2012 lorsque José Millán a eu le coup de foudre pour la vallée de Pedernal. Le vigneron Felipe Stahlschmidt a répondu aux questions d’Opimian.
Quelle est la particularité de la vinification en Argentine? Parlez-nous un peu du terroir sur lequel vous travaillez.
Nous produisons des vins provenant de régions vraiment nouvelles avec de jeunes vignobles, ce qui fait que chaque année est une surprise, et malgré des conditions climatiques difficiles, année après année, nous obtenons un meilleur équilibre et nous nous rapprochons de la véritable identité des vins argentins. L’Argentine, principalement les provinces de Mendoza, de San Juan, de Catamarca et de Salta, est désertique et présente des conditions climatiques plutôt extrêmes. Nous sommes dans un processus où les vignes s’adaptent au climat et au sol argentins, et nous devons donc nous attendre à ce que les vins continuent de s’améliorer. Notre seule limite est l’eau. Nous devons être plus efficaces à chaque étape pour préserver cette ressource limitée.
Combien de personnes travaillent pour Millán SA? Quelles sont les différentes marques détenues par la famille?
L’activité principale de la famille Millán est une épicerie! Grâce à ses supermarchés Atomo dans l’ouest de l’Argentine comptant 3 500 employés, ils contribuent à créer de nombreux emplois au pays. En ce qui concerne le vin, la famille possède trois vineries et emploie plus de 250 personnes au total. Les vineries sont situées à Perdriel (Mosquita Muerta), Guaymallen (Toneles/Don Genaro) et San Juan (Fuego Blanco).
Pouvez-vous nous parler de l’un de vos cépages préférés à utiliser?
La réponse facile et la plus logique est le malbec, car c’est le cépage le mieux adapté aux terroirs argentins. Il offre un large éventail de qualités et de caractéristiques telles que les arômes, les saveurs, la couleur, la concentration et les tanins qui vous permettent d’être créatif et de jouer avec toutes les combinaisons possibles. Il est facile de travailler avec le malbec en Argentine. Nous avons aussi quelques surprises, comme le cabernet franc. Nous n’avons que quelques vignobles de cabernet franc plantés en Argentine, mais ils donnent des vins étonnants. Avec chaque nouveau millésime, c’est une grande aventure!
De quelle manière la pandémie de COVID-19 a-t-elle eu des conséquences sur la viticulture en Argentine et votre entreprise en particulier?
La COVID-19 a été un défi pour tout le monde, et pas seulement pour les Argentins. En mars 2020, l’Argentine a imposé une quarantaine, fermé les frontières et limité toutes les activités commerciales. Nous étions en pleine récolte et les gens avaient vraiment peur. Sur le coup, nous avons pensé que le millésime 2020 n’allait pas pouvoir être produit et que nous devions fermer la vinerie. Heureusement, avec l’aide de tout notre personnel, nous avons réduit au minimum le nombre d’employés de la vinerie et pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Nous avons fait de notre mieux pour que la récolte se fasse aussi rapidement que possible afin de traiter les raisins dont nous avions besoin pour chaque vinerie. La vinification étant l’une des activités autorisées par le gouvernement, tout le monde a redoublé d’efforts pour terminer le processus. Nous pouvons maintenant profiter du millésime 2020, une année qui nous rappellera toujours que rien n’est impossible!
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier de vigneron?
L’accord vin et plaisir! Ce qu’il y a de formidable dans le métier de vigneron, c’est que nous élaborons quelque chose qui n’est là que pour être apprécié et pour faire plaisir. Le vin est un mot qui est souvent associé à de bons moments, comme lorsque nous ouvrons des bouteilles de nos vins préférés pour faire la fête. En tant que vignerons, nous faisons partie de cette expérience. Par ailleurs, le fait d’être entouré par la nature et de superbes paysages est certainement un avantage de ce travail.
Quel est l’un des aspects les plus difficiles de la vinification, année après année?
Les conditions climatiques. Nous pouvons travailler très dur pour élaborer les meilleurs vins et récolter les meilleurs raisins, mais la grêle et le gel peuvent balayer tous nos efforts en quelques heures. C’est la seule chose que nous ne pouvons pas éviter. Une fois les raisins récoltés, notre travail consiste simplement à exprimer ce que dame Nature nous a donné. On peut faire du mauvais vin avec de bons raisins, mais on ne peut pas faire du bon vin avec de mauvais raisins! Notre mission est simple : rester fidèle à notre terroir.
Parlez-nous de vos vins Don Genaro et Elodia. Quelles étaient les intentions de création pour chacun d’entre eux, et quelle est la meilleure façon de les déguster?
Don Genaro est un cousin de José Millán qui s’occupait d’un des domaines et qui se déplaçait toujours à vélo pour voir les vignobles. José Millán a créé les vins Don Genaro en sa mémoire. Ces vins s’inspirent de la « tradition », l’idée était donc de créer un vin fruité avec la typicité de chaque cépage. Avec les vins Don Genaro, nous essayons de transmettre les traditions argentines dans votre coupe.
Le projet des vins Elodia a débuté en 2016 avec l’idée de récolter uniquement le meilleur malbec des propriétés de José Millán et de produire un vin de terroir peu interventionniste. Les vins Elodia sont tous élaborés de la même manière et sont un excellent moyen d’apprécier différentes régions de l’Argentine dans une simple gorgée!
Quelle est votre expérience la plus mémorable en matière de vin ou de dégustation de vin?
Mon vin le plus marquant est celui de ma première récolte. Malgré mes attentes et mes doutes, je me souviens à chaque récolte du chemin que j’ai parcouru pour arriver jusqu’ici ainsi que de la grande aventure. Ma meilleure expérience de dégustation de vin remonte à mon premier voyage en France. J’étais comme un enfant dans un magasin de bonbons!
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