Quel est votre rôle?
Je suis très attaché à nos vins et j’ai donc besoin de participer à l’ensemble du processus de production du raisin et du vin, même si ce n’est que par une petite contribution. Je fais un peu de tout, mais, en tant que « capitaine » du bateau, mon rôle principal est de superviser, de m’assurer que nous naviguons dans la bonne direction et d’agir en tant qu’ambassadeur des vins de notre famille.
Quels sont les joies et les défis du travail en famille? Quelles sont les forces de chaque membre de la famille?
Travailler en famille nous permet de passer plus de temps avec nos proches, ce qui est un privilège peu commun de nos jours. En même temps, nous nous sentons investis d’une mission dans notre travail, ce qui nous donne facilement cette motivation supplémentaire pour surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés.
D’autre part, l’émotion que nous mettons dans tout ce que nous faisons fait qu’il est difficile d’être rationnel quand c’est le temps, et il y a des moments dans chaque entreprise où nous devons l’être. Je dirais que le plus grand défi est de mettre les émotions de côté lorsque nous traitons de questions professionnelles qui doivent être abordées de manière rationnelle.
En ce qui concerne les rôles familiaux, c’est surtout moi, mais aussi un peu mon père parfois, qui participe à la gestion quotidienne de l’exploitation viticole. Mon frère a commencé à travailler au vignoble en 2013, mais il se consacre depuis peu à d’autres projets dans le domaine de la technologie. Lui et ma mère agissent davantage comme des conseillers lorsque nous devons prendre de grandes décisions, ce qui nous aide beaucoup.
Quand avez-vous réalisé que produire du vin était votre passion?
Le vin fait partie de ma vie depuis ma naissance, alors je ne lui ai peut-être pas accordé l’importance que j’aurais dû lui accorder lorsque j’ai décidé de mon parcours académique. Comme je l’ai déjà dit, après avoir travaillé en tant qu’ingénieur, j’ai réalisé la chance que j’avais de travailler dans le domaine du vin, et encore plus dans notre région viticole. Lorsque je l’ai compris, j’ai immédiatement décidé de quitter mon emploi et de me joindre à l’exploitation viticole familiale.
Quand avez-vous participé à votre première récolte?
Ma famille récolte depuis toujours, mais c’est en 2013 que j’ai pour la première fois été responsable de la récolte et que j’ai eu la chance de prendre mes propres décisions.
Pouvez-vous expliquer la région et votre terroir?
Nous sommes situés sur la côte ouest du Portugal, dans un climat fortement influencé par l’océan Atlantique. Cela signifie que nos vignes sont exposées à des vents marins salés et à l’humidité qui provient de l’océan, et que nos températures sont inférieures à la moyenne du Portugal. En même temps, nous sommes situés près d’une montagne, appelée Serra de Sintra, qui forme souvent une barrière de nuages et de brouillard pendant la matinée et la fin de la journée, ce qui signifie que ce n’est que dans la période entre 10 h et 17 h que nous avons du soleil. Ce que les gens font ici depuis des siècles, c’est de chercher des moyens d’abriter les vignes des vents de la mer, de sorte que, pendant les périodes ensoleillées, nous puissions avoir la température la plus élevée possible pour les vignes afin de faire mûrir les raisins.
Lorsque les vignes sont situées juste à côté de l’océan, sur des sols sablonneux (DOC de Colares), elles sont plantées plus bas que le sol afin de profiter du rayonnement réfléchi par le soleil, qui favorise la maturation des raisins. Lorsque les vignes sont situées sur des sols argileux, elles sont plantées dans des pentes abruptes orientées vers le sud qui protègent les vignes des vents marins.
Décrivez votre philosophie en un mot ou une phrase.
La terre a parlé.
Quel est votre vin préféré? Quelle bouteille est ouverte dans votre cuisine en ce moment?
Tous les vins que nous produisons ont un lien avec nous, mais dans chaque récolte, il y a un vin qui nous touche profondément, et ce vin varie d’une récolte à l’autre. Les vins de DOC Colares sont toujours spéciaux, en raison de leur personnalité, mais je dirais qu’en ce moment, celui qui me surprend le plus, en raison de la façon dont il vieillit en bouteille, est le blanc Vital 2019. C’est ce que je bois ces temps-ci.
Comment envisagez-vous l’avenir des vins Ramilo?
Depuis la fondation du Portugal au XIIe siècle, les populations locales ont sélectionné les meilleurs cépages et les meilleures techniques de vinification pour chaque région, mais avec la mondialisation, une grande partie de ces connaissances ont été oubliées. Au fil des années, nous nous sommes concentrés de plus en plus sur le passé, et nous avons été fascinés par nos découvertes. Je pense que les prochaines étapes consisteront à nous pencher de plus en plus sur ces découvertes et d’en faire quelque chose que nous pourrons partager avec les amateurs de vin du monde entier.